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Å TRAVERS ET SANS RETOUR
On peut penser aisément que tout critique ou historien d ´art , abusé par une
vision directe de l ´oeuvre de Cuello, la classerait un peut trop rapidement dans
le sillage de l ´expressionnisme.
Certes, l ´image obtenue possède des racines dans la figuration de l ´être
humain, souvent , du paysage, parfois. Mais réduire , ici , l ´ intervention de
l ´artiste à une déformation expressive, dramatisante du réel, ne sort guère de
l ´ornière académique et tient de la paresse mentale.
Car ce serait mutiler tout un itinéraire quasi initiatique, ce serait jetter le voile
des références premières sur un voyage à travers le sujet qui ne se fait pas
sans une mise en question, souvent violente, de l ´être qui s ´ y jette
à corps perdu.
Considérant la nécessaire implication physique d ´une telle oeuvre, et les
différentes techniques gestuelles qui la nourrissent, il faut insister sur le fait,
essentiel, que le peintre ne se jette pas sur mais dans la toile. Il s ´agit , au dire
même de Cuello, d ´épuiser quelque chose, de le « crever « .
La totale honnêteté de l ´homme, qui est aussi de l ´innocence dans l ´acception
la plus lumineuse, implique qu ´il ignore non seulement ce qu ´il va rencontrer
en ce creusement, en cette descente, mais aussi ce qu ´il va y abandonner de
lui-même. C ´est sans doute , dans cette sorte d ´incendie de ses propres
vaisseaux, en pleine dérive exploratoire, que se révèle toute la dimension
tragique de cette œuvre, et non dans la déchirure de la pâte, la nervosité de la
trace ou le lancer de la giclure (procédés qui mentalement, ne dépassent pas,
chez beaucoup, la distance entre l ´épaule et le poignet . . . ) , gesticulation
parfois virtuose, certes, mais qui masque une absence d ´être affligeante.
Chez Cuello, la manière est en étreinte évidente avec les mouvements de ce
qu ´il est convenu d ´appeler l ´ « âme « dans nos sociétés judéo –
chrétiennes , terme piège auquel je préférerai toujours le « psychique « et
encore mieux, dans une perspective plus libératrice , « le désir « .
C ´est affaire de critique , et non la mienne , de rendre compte de l ´esthétique
qui naît de cette démarche picturale (elle ne la détermine heureusement pas )
. . . , d ´étudier , par exemple, les étonnantes réserves d ´air
offertes par les embellies d ´une blancheur ambiguë
qui sont comme des reprises de souffle ou comme des plages de repos
laiteuses que viennent encore griffer les séquelles d ´une traversée de l enfer .
Jacques Lacomblez , Bruxelles / BELGIQUE
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Texte du Catalogue :
GUILLERMO CUELLO / PEINTURES – DESSINS 1989 - 1990
PALAIS DE GLACE / BUENOS AIRES / ARGENTINE
20 JUIN – 8 JUILLET 1990
Ø Livre Technique.
Ø Avec le soutien du MINISTERE DE LA CULTURE et
De la PRESIDENCE DE LA NATION ARGENTINE.
IMPRESION : Grafel . ELCHE. ALICANTE. ESPAÑA.
(Donados al Palais de Glace y a la Biblioteca Nacional / Buenos Aires ) .
INFO : http://www.palaisdeglace.org/
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VTV Classics (r3): James Rosenquist: Big Paintings 1978-2006 (2006)
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This the 91st episode in our VTV Classics (r3) series. VTV Classics (r3)
highlights the treasures of VernissageTV’s huge archive. ...
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